La poupée

Un moment de repos, Władysław Czachórski, 1890.

Puis, de nouveau, après avoir expédié en quelques heures les affaires de Suzin, il déambulait dans Paris. Il errait dans des rues inconnues, se noyait dans une foule innombrable et plongeait dans le chaos apparent de choses et d’événements, au fond duquel il découvrait un ordre et un principe sous-jacents. Ou encore, pour se changer les idées, il buvait du cognac, jouait aux cartes ou à la roulette, ou se livrait à la débauche. Lire la suite → de « La poupée »

Nuits et jours

Dans le jardin, Władysław Podkowiński, 1892.

Eh oui, s’étant mariée sans amour, elle pouvait certainement remercier le ciel de l’avoir épousé lui, Bogumił. Il était sa consolation, son refuge contre les cauchemars ; c’était lui qui l’entourait de l’admiration et de la reconnaissance dont elle avait besoin. Et lorsque, parfois, elle se reprochait d’être une piètre ménagère, il répondait qu’il s’en fichait pas mal. Lire la suite → de « Nuits et jours »

Le carnet de Modelet

Modelet dans son plumier. Illustration de Zbigniew Rychlicki.

POURQUOI JE M’APPELLE MODELET

Je suis un petit bonhomme en pâte à modeler.

C’est pourquoi je m’appelle Modelet.

J’ai un joli logement : une petite pièce en bois rien que pour moi. Dans la pièce à côté habite une grassouillette gomme blanche, avec un dessin de souris dessus. Tout près de la gomme sont logés quatre becs de plume, affûtés et brillants. De l’autre côté, dans un long couloir, habitent une plume, un crayon et un canif. Au début, je ne savais pas comment s’appelait notre maison. Maintenant je le sais : c’est un plumier. Lire la suite → de « Le carnet de Modelet »

Caro

Caro avec la perle bleue. Illustration de Halina Bielińska.

Tout avait commencé de manière bien ordinaire. C’était toujours pareil, un jour de déménagement. Tout le monde s’était levé beaucoup plus tôt que d’habitude, le petit-déjeuner avait été rapidement expédié, sans que personne veille à ce que Caro boive son lait, et tout de suite après étaient arrivés des hommes en salopettes bleues, qui s’étaient mis à emporter les caisses pleines de livres et d’autres objets ainsi que les meubles. C’est alors qu’on se rendit compte que, d’abord, à l’endroit où avait été placée l’armoire à livres, le mur était beaucoup plus clair qu’ailleurs dans la pièce, puis, que derrière le vieux panier rempli de chutes de tissus et de vieilles robes de maman, des souris s’étaient fait un drôle de petit nid gris, maintenant complètement déserté, et enfin, que dans une fissure dans le plancher, là où s’était trouvé le buffet, bleuissait une perle, ovale comme une graine de haricot. Lire la suite → de « Caro »